Une des choses que j’adore dans la vie, ce sont les voyages. Depuis que j’ai des enfants, je les limite à l’Europe, principalement parce que j’avais une grande crainte des regards réprobateurs des passagers de l’avion en cas d’hurlements intempestifs. Cette année est un peu particulière parce que nous avons l’occasion de rester six mois à Halifax, au Canada. Nous rentrerons en Belgique pour la rentrée scolaire de septembre.
Ces dernières années, nous avons changé quelques habitudes de consommation et essayons d’acheter en grande partie en vrac. Nous essayons aussi de favoriser le commerce local et d’éviter les grandes surfaces. Alors, à l’étranger, c’est un peu le défi. On perd ses repères habituels. Et puis, si on y va pour des vacances, on a envie d’être relax et d’éviter les prises de tête mais en fait, à force de s’habituer au contact humain des petits commerces, on n’a plus vraiment envie d’aller dans les grands magasins.
Alors on fait comment? En général, j’ai un kit de base, que j’ai d’ailleurs emmené dans mes valises pour le Canada parce que ça ne prend pas de place: quelques sacs en tissus de tailles différentes (pour mettre les fruits, les légumes, les fruits secs en vrac,…), nos gourdes en inox, quatre pailles réutilisables et l’un ou l’autre tote bag, parce qu’en fait, je les trouve suffisamment jolis pour qu’ils me servent parfois de sac au quotidien.
En France, par exemple, on profite des marchés, surtout dans le sud, et ça nous permet de rencontrer directement les producteurs, ce qui est sympa aussi. Par contre, l’été passé en Italie, surtout en Sicile, c’était plus compliqué. On a un peu galéré pour éviter les supermarchés et, finalement, on s’est dit qu’on allait arrêter de se prendre la tête et on est allés au supermarché. Ça nous a aussi permis de nous rendre compte par contraste qu’on était contents de notre nouvelle manière de consommer et qu’elle nous permettait de mieux contrôler ce que nous achetions. Et puis, les enfants sont tellement plus sympas dans les petits magasins que dans les grands… La diminution des tentations et les interactions directes avec les vendeurs sont en grande partie la raison de ce changement d’humeur.
Ici, à Halifax, je craignais un peu le mode de consommation nord américain. J’en parle un peu dans un autre blog que je tiens sur notre séjour et que vous trouverez ici. Et puis en fait, pas du tout, les initiatives canadiennes sont mêmes plutôt inspirantes. Nous sommes là depuis un mois et, grâce aux quelques petits magasins locaux, en vracs ou pas nécessairement, j’ai déjà trouvé deux baby-sitters pour garder de temps à autre les enfants en soirée et fait la connaissance de gens vraiment sympas. C’est aussi grâce à ce réseau que je me sens bien ici. Les gens savent qui on est et c’est important aussi quand on s’expatrie.
Alors, ça a parfois l’air contraignant au début. On a l’impression qu’en grande surface on trouvera d’un coup tout ce qu’il nous faut et qu’aller vers le commerce local coûtera plus cher et prendra plus de temps. Après 3 ans d’essai, moi je me dis que je n’ai pas besoin d’avoir le choix entre 15 sortes de sauce tomate et que je fais aussi confiance au choix fait par mon commerçant, qui me connaît et sera souvent plus à l’écoute de ce que je recherche et prompt à m’aider. C’est juste un petit pas, mais ça apporte beaucoup d’avantages assez rapidement.