Un jardin pas très grand mais pas minuscule non plus et une envie folle de voir ce petit espace se transformer en un terrain de jeu rempli de vie, de cris et de malice. Bien sûr, il y a déjà les gazouillis des oiseaux, les bourdonnements des ….bourdons ….qui s’amusent à se rouler dans les coquelicots dans une joie jamais dissimulée, et tous les autres petits bruits de la vie des arthropodes qui ne sont audibles qu’une fois couché dans l’herbe.
Mais l’idée de transformer ce petit paradis vert en un espace de détente tant pour l’observateur averti que pour des animaux aussi imprévus que saugrenus : voilà un défi intéressant. Alors pourquoi ne pas ouvrir celui-ci à … des poules.
Oui des poules.
Elles sont 3 et répondent au doux nom d’Agathe, Clem et Julie. Pourquoi ces noms là ? Euh … Pourquoi pas …. ! On les prend jeune, pas encore à l’âge de pondre. On les place dans un petit enclos que l’on agrandit un peu en fonction de leur âge.
Soyez vigilants :
Chez nous, les gazelles (surnoms affectueux – un parmi tant d’autres d’ailleurs -) ont le droit de parcourir (suprême privilège) le jardin et la terrasse. Bien entendu, il faut rester vigilant : c’est que les coquines adorent retourner la terre là ou vous venez de planter si fièrement les dernières trouvailles du marché. Les gourmandes sont aussi très altruistes. Elles aiment à répandre un peu partout de l’engrais naturel. Mais voilà, parfois elles oublient que la terrasse est en bois et que l’engrais n’y servira à rien …
Au calme de l’été s’ajoutent les complaintes languissantes de ces 3 chipies…qui se mêlent aux invectives de Madame (et de Monsieur aussi d’ailleurs) : Non, Nooooooonnn, pas par là ! Clem Non !
Pourtant :
Quelle joie de siroter un petit apéritif et voir ces 3 demoiselles se mouvoir dans un étrange balai. Tantôt pourfendant l’air en chassant une mouche téméraire, tantôt se prélassant, tantôt se nettoyant le plumage en creusant ces fameux nids de poules. Elles ne nous laissent jamais insensibles.
Nous avons également pris le parti de na pas trop interférer dans leur vie. Certes, nous les nourrissons : graines pour pondeuses – pas question de leur donner des restes de table d’une alimentation qui ne leur est pas toujours recommandée. Nous les abreuvons : eau agrémentée ça et là de quelques gouttes de vinaigre. Nous les gâtons : groseilles et autres fruits accompagnent quelques câlins durement acquis. C’est qu’elles sont farouches et/ou peureuses mais assez intelligentes pour nous reconnaitre et parfois même adapter le comportement en fonction du quidam qui les importune.
La récompense ultime reste, bien entendu, la petit production locale primeur d’œufs …Une fois la tâche accomplie, le rituel est immuable : on appelle, on glousse on jacasse tout ça pour nous dire qu’une des 3 charmantes à pondu. Chacune à son heure et on sera bien avisé d’attendre la fin du cycle de ponte des 3 grâces, sous peine de les frustrer et de biaiser la production. Hormis les périodes de mue, c’est réglé comme du papier à musique ( sauf maladie – un ptit rhum parfois)
Alors pour un petit investissement et quelques impératifs non négociables (elles ont aussi droit à un environnement sain et propre) le bonheur que ces volatiles, légèrement déjantés, vous procurera vaudra bien les quelques « contraintes » que vous devrez effectuer sous leurs regards curieux et inquisiteurs …parfois.